Lundi 18 juillet, à Paris, plusieurs organisations et médias ont lancé un appel destiné à obtenir la libération d’Assange et demandant à la France de lui accorder l’asile politique. Parmi elles, la ligue des droits de l’Homme, le syndicat national des journalistes (SNJ) et Anticor.

Au Mexique, le très à gauche président Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré avoir plaidé la cause du journaliste australien auprès du président Joe Biden. Assange n’aurait selon lui « commis aucun crime sérieux ». Pour le président du Mexique, voir Assange derrière les barreaux seraient un « affront à la liberté d’expression ».

Julian Assange né le 3 juillet 1971 à Townsville, est un journaliste, informaticien, cybermilitant et lanceur d’alerte australien. Il est surtout connu en tant que fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks.

En 2010, à la suite des révélations de WikiLeaks, grâce à des informations confidentielles grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning,  sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés mènent la guerre en Irak et en Afghanistan, Assange atteint une grande notoriété. Il est ensuite au cœur d’une affaire politico-judiciaire internationale, qui le prive de liberté à partir de 2010 dans des circonstances telles qu’il a pu être qualifié de prisonnier politique.

En liberté surveillée, puis réfugié dans l’ambassade d’Équateur à Londres entre 2012 et 2019, il est incarcéré depuis 2019 au Royaume-Uni et au cœur d’une procédure d’extradition demandée par les États-Unis après avoir été inculpé pour « espionnage » ; En avril dernier la justice Britannique a adopté le principe de son extradition vers les États-Unis, où il encourt 175 ans de prison.

S’en est suivie une longue période de persécution et de troubles, qui l’a conduit de l’ambassade de l’Équateur qui lui avait offert l’asile politique en 2012 pour finalement la révoquer en 2019 jusqu’aux prisons britanniques.

En effet, le président de l’Equateur, Lenín Moreno – élu en mai 2017 – indique en juillet 2018 n’avoir jamais été favorable aux activités de WikiLeaks et entreprend de trouver un accord avec les autorités britanniques sur le cas de Julian Assange46 En. mars, il avait fait couper les systèmes de communication d’Assange avec l’extérieur puis annoncé en mai la suppression des mesures supplémentaires de sécurité à son ambassade londonienne. Le 11 avril 2019, l’ambassade d’Équateur autorise la police britannique à appréhender Julian Assange en ses locaux.

Accusé de viol, cerné par des pays hostiles, Assange n’a cessé de plaider sa cause de journaliste et de lanceur d’alerte.

À l’occasion d’un rassemblement en soutien à Julian Assange, la fédération internationale des journalistes, par l’intermédiaire de sa présidente Dominique Pradalié, a défendu le travail de Julian Assange :

« Julian Assange qui a fondé Wikileaks en 2006 pour répondre à l’intérêt général, a poursuivi sa mission de journaliste œuvrant pour l’intérêt général en dénonçant en 2010 des crimes de guerre de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont relayé ces informations. »

Madame Pradalié a rappelé que les accusations portées contre Assange ont disparu et accuse les Américains et les Britanniques : « Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, démontre, dans un livre paru en février dernier (la traduction française est prévue pour septembre), comment le Royaume-Uni et les Etats-Unis se sont concertés pour détruire Julian Assange. »

Si l’accusation portée est réelle, c’est la guerre contre la liberté d’expression conduite par les deux puissances occidentales qui pose question. Comme l’a noté J. D. Tuccille pour Reason.com le 6 juin dernier, cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression s’inscrit dans un contexte global de menace contre les médias indépendants.

Citant Inaara Gangji de l’International Journalists’ Network, il écrivait : « Du manque de soutien aux journalistes dans des environnements hostiles à la censure étatique croissante et à l’oppression des reporters, il existe de nombreuses raisons d’être pessimiste quant à l’état de la liberté de la presse. »

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