Nous avons rencontré une étudiante en psychologie qui a vécu une partie de la crise Covid dans les Éhpad. Elle nous raconte son expérience, sa vision, son analyse en tant qu’étudiante, soignante et psychologue. Pour financer ses études, elle a travaillé en maisons de retraite. Ses missions étaient d’une semaine dans un même établissement mais avec le confinement, elle a été affecté à un même ÉHPAD. 

DC : «Quels sont vos souvenirs du début de la crise ?»

E : j’ai pu constater le glissement des résidents. Ils ne riaient plus, avaient perdu du poids, étaient anxieux. certains étaient même devenus dépressifs. Ils avaient perdu l’envie de vivre car ils étaient privés de ce qui faisait leur bonheur : voir leurs enfants et leurs petits-enfants.

DC : « Comment une personne jeune peut-elle comprendre ? »

E : Emma estime que deux semaines de confinement pour une personne âgée équivaudrait à un isolement du même type pendant une période de 3 mois pour une personne dans la force de l’âge ! …

DC : « Quel a été le regard du personnel ? »

E: Je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu une prise de conscience. Le personnel s’est borné aux soins médicaux, fermant les yeux sur les dégâts psychologiques…

DC : « Que pouvez-vous nous dire de l’après confinement ? »

E: Il y a eu beaucoup de départs pour cette raison mais aussi parce que certains ne supportaient plus de travailler en violant leur conscience et leurs valeurs humaines…

DC : « Pour quelle raison vos missions se sont-elles arrêtées ? »

E: Je ne supportais plus de voir les résidents traités, pour ainsi dire, comme des prisonniers par un personnel qui avait oublié toute son humanité…

DC : « Comment cela se passait-il dans votre environnement universitaire ? »

E: Les étudiants se sentaient mal, ne trouvaient plus de sens à l’existence, ne pouvaient plus participer aux activités de la faculté…

DC : «Vous êtes-vous questionnée sur vos études, votre vocation ? »

E: J’y ai mis fin en affirmant mon positionnement : cela ne passera pas par moi, je ne serai pas complice, je ne collaborerai pas…

DC : « Quel est votre regard de psychologue sur cette expérience, cette crise  ? »

E: Une véritable catastrophe pour nos enfants qui seront demain des adultes. On nous a littéralement empêchés d’être des humains…

DC : « Est-il possible d’envisager que les dégâts psychologiques qu’engendreraient ces mesures n’étaient pas prévisibles ? »

E : Je ne peux répondre que non, …

DC : «Y a-t-il un plus grande prise de conscience parmi les étudiants en psychologie ? »

E : Je ne peux malheureusement constater que la soumission et l’obéissance des étudiants…

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